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Occitanie En guerre contre son maire pour sauver sa ferme

Face au maire du village qui refuse un permis de construire, David Caumette remue ciel et terre pour son exploitation.

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David Caumette est le dernier éleveur de Garrigues (Tarn). Lorsqu’il a repris la ferme de ses parents en 2007, il a tout fait pour ne pas mettre la clé sous la porte, comme ses voisins. Il a créé une boucherie, tenue par sa femme Laëtitia, et une ferme-auberge pour servir ses produits en direct aux convives. Le week-end, il accompagne les repas de spectacles de cabaret.

Dix emplois dans la balance

« Cela fonctionnait bien, mais nous réalisions tout de même 75 % du chiffre d’affaires en vendant notre viande à la ferme et sur les marchés le dimanche, raconte-t-il. Si bien que, lorsque les supermarchés ont ouvert ce jour-là, nous avons perdu 30 % de notre activité. »

 

Pour rebondir et préserver les dix emplois créés, la seule solution était de doubler le nombre de couverts de l’auberge. Encouragé par la chambre d’agriculture, pour qui cette extension est indispensable, David a déposé une demande de permis de construire en février 2018.

Une procédure trop longue

Mais le maire du village, soutenu par le préfet du Tarn, l’a refusée, indiquant que cette construction n’était pas nécessaire « au sens des dispositions du code de l’urbanisme ». Tous deux ont suggéré aux Caumette d’aller s’installer ailleurs, dans la communauté d’agglomération.

 

« Il est hors de question que je quitte la ferme de ma famille, d’autant que cela me ferait perdre mon statut de paysan, pour devenir artisan », répond David. Malgré l’appui du conseil régional de l’Occitanie, qui lui a remis 40 000 € de subvention dans le cadre de son concours Coup de pouce, rien n’y fait. Après un recours amiable resté sans réponse de la mairie, l’éleveur a saisi, au début de février, le tribunal administratif de Toulouse, qui mettra un ou deux ans à statuer.

 

« Dans deux ans, mon exploitation sera morte », redoute David. Alors, il retourne ciel et terre. Il a écrit un livre (1), a mis une pétition en ligne sur son site (2) pour être soutenu, et contacte les médias en espérant que la municipalité change d’avis ou, même, que l’Élysée intervienne.

Florence Jacquemoud

(1) Les folies fermières, David Caumette et Anne Leblé, éditions du Rocher.

(2) Lesfoliesfermieres.com.

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